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DROITS DES FEMMES... DE TOUTES LES FEMMES ! - VIOLENCES CONTRE LES FEMMES -

Fatima, victime de la double violence (mai 2007)

Pétition pour Fatima, victime de la double violence.

Fatima, 22 ans, scolarisée, a reçu une obligation à Quitter le Territoire Français : la double violence à l’égard des femmes étrangères

Fatima a 22 ans, c’est une jeune majeure dont la situation est actuellement scolarisée dans une école privée car aucun établissement public n’a accepté de la recevoir pour sa préparation au baccalauréat. Son école va la présenter à cet examen car elle a de bons résultats scolaires. Elle espère vivement pouvoir s’inscrire à l’Université.

Mais Fatima est aussi une jeune femme qui subit avec cet OQTF la double violence à l’égard des femmes étrangères.

Parmi les innombrables horreurs commises au nom de l’Etat français à l’égard des sans-papiers, il en est une qui avait encore échappé à nombre de militants : il s’agit de la double maltraitance qui frappe les femmes venues en France rejoindre leur mari de nationalité française et répudiées avant un an de vie commune. Dans ce cas de répudiation, l’épouse reçoit un ordre de reconduite à la frontière : il suffit que le mari la dénonce à la police pour « rupture de vie commune » et prétende qu’elle ne s’est mariée que pour obtenir des papiers. Pourtant, la France a signé le protocole additionnel n°5 de la Convention européenne des droits de l’homme et se prévaut de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes.

Mais aujourd’hui, la recette est simple : allez chercher une jeune femme prête à vous suivre, usez-en largement quelques semaines puis, lorsqu’elle manifeste quelques signes d’insoumission et résiste à vos mauvais traitements, maltraitez la davantage et répudiez là sans entrave puisque toutes les lois religieuses et civiles y compris celles dites de la République sont de votre côté.

C’est ce qui est arrivé à Fatima, 22 ans, dont l’histoire est loin d’être unique et dont le mari a déjà utilisé cet élégant procédé pour se débarrasser d’esclaves indociles. Fatima a rencontré Mourad au Maroc en avril 2004 par l’intermédiaire de son oncle. Ils se marient au Maroc, fin décembre 2005. Entre temps, Mourad est venu la voir une douzaine de fois. Fin avril 2006 elle vient en France, dans une petite ville d’un département rural, chez les parents de Mourad. Le couple vit avec les parents et les trois frères du mari. La belle mère lui fait subir des vexations quotidiennes et permanentes au sujet de l’entretien de la maison. Fatima n’a pas le droit de sortir ni de téléphoner ; son mari est violent et lui impose des relations sexuelles forcées. Elle souhaite continuer ses études mais il l’en empêche. A la mi juin, ils vont chez l’oncle de Fatima où son mari la laisse et lui apporte, huit jours plus tard une valise avec ses vêtements. Il entame une procédure de divorce qu’il accompagne d’une dénonciation à la police disant qu’elle était venue pour avoir des papiers. Mourad a déjà divorcé une première fois dans des conditions fort semblables.

Fatima vient de recevoir l’ordre de quitter le territoire Français, son recours doit être déposé avant le 26 avril. Comme les femmes répudiées, elle sait qu’au Maroc, dans un milieu particulièrement religieux, l’attend une vie de recluse où elle sera à la merci des viols et des mauvais traitements.

Ajoutons que Fatima n’a pas de ressources personnelles Le comité de soutien contre la double violence dont fait partie la CIMADE, qui a soutenu et aidé Fatima ainsi que SOS-femmes, et l’association RAJFIRE ont été saisis.

Réunissons nous pour défendre Fatima. Exigeons que Fatima et les autres jeunes femmes qui subissent la double violence et souhaitent se libérer grâce à l’école ne soient pas menacées d’expulsion ni, à plus forte raison, expulsées.

mercredi 18 avril 2007.

Signez la pétition pour Fatima sur le site du Réseau éducation sans frontières

http://www.educationsansfrontieres.org